21 février 2008

YOM, tous les chemins...

Guillaume Humery n'avait que cinq ans quand la virevoltante clarinette incarnant le chat dans le conte russe "Pierre et le Loup", mis en musique par Serge Prokofiev, a esquissé sa vocation. A 9 ans, ses parents lui offrent une clarinette (avec laquelle il joue encore aujourd'hui). Les grands maîtres klezmer, Giora Feidman et Naftule Brandwein en tête, feront le reste.
Après huit années au Conservatoire de Paris, le clarinettiste âgé seulement de 16 ans est recruté par Pierre Wekstein dans le groupe Orient Express Moving Schnorers qui devient par la suite Klezmer Nova. Denis Cuniot, co-fondateur de l’Orient Express Moving Schnorers, en est le pianiste.
De la rencontre entre le jeune clarinettiste virtuose et le pianiste "défricheur" français et "militant de la musique klezmer", naît une grande complicité. En 2000, le duo Denis Cuniot-YomguiH est constitué ; en 2003 il sort l’opus "The Golem on The Moon" unanimement salué. « Mariage improbable de deux instruments, virée dans le temps, fusion free-jazz tendance électro ce premier album est aussi l’histoire d’une rencontre de deux musiciens que trente ans séparent mais qu’une même passion réunit. De ces deux générations est né un dialogue explosif, nerveux, parfois dissonant, en tout cas toujours surprenant. Entre mélodies traditionnelles et compositions détonantes, le genre y retrouve un souffle » écrit en substance Marie Vaton de Mondomix.
Yom - c'est aujourd’hui son nom de scène - est un brillant représentant français de la clarinette klezmer. Dans l’album “New King of Klezmer” sorti en 2008, Yom rend hommage à Naftule Brandwein, musicien juif américain né en Galicie (1889-1963), flamboyant pionnier de la clarinette klezmer. Ce personnage aussi truculent que mégalomane se proclamait dans les années 20 « Roi de la musique juive ». Avec une bonne dose d’auto-dérision et un sens consommé de la communication, Yom s’est à son tour donné le titre ronflant de « New king of klezmer clarinet ».
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"Passé beaucoup de temps, aujourd’hui, à écouter et réécouter le disque de Yom qui paraitra dans un mois, The New King of Kelzmer Clarinet. On ne se lasse jamais des orages délicieux du klezmer, de cette furie savante, instinctive, ivre, insolente, modeste, qui est l’essence d’une de ces musiques-époques comme notre mémoire en connait peu – la musique des lofts pour les jazzeux érudits, le calypso originel ou la biguine de Saint-Pierre pour les vieux créolistes dans mon genre, la très singulière qualité d’accordéon qu’on a joué à la Libération… Donc la musique klezmer, avec tous ses sous-entendus de drame, est une des plus belles joies qu’il soit donné de rencontrer.
Et ce Yom dont je ne sais pas grand-chose est d’abord magnifiquement entouré (dont, au piano, Denis Cuniot, toujours brillant au-delà de tous les mots). Pour rendre hommage à Naftule Brandstein, il fallait évidemment bomber le torse plus que de raison, surjouer l’épate, exagérer l’exagéré. Et c’est magnifique, d’une santé, d’une verdeur, d’une pétulance délirantes. Yom, en outre, fait entendre un son de clarinette assez singulier, comme éraillé, griffé, la gorge prise. Ce n’en est que plus prenant." Source : Bertrand Dicale

Lire : "Yom, artisan exalté de l’électro klezmer" en date d'octobre 2013 à l'adresse :



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