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= MUSIQUE KLEZMER & CO =

Site consacré à la musique Klezmer (avec ses connexions Roms et balkaniques) : musiciens du monde entier, liens pour des partitions gratuites et des banques de données, dates de concerts, stages, festivals, Ecoute en ligne.

Website dedicated to Klezmer music (with its Roma and Balkan connections) : musicians from around the world, links to free scores and databases, concerts, international events, music online.

28 juillet 2007

MARIAN MEXICANU frissons roumains



A découvrir l'époustouflant accordéoniste tsigane roumain Marian Mexicanu.
Here Marian Mexicanu, breathtaking Romanian gypsy accordionist


https://www.youtube.com/watch?v=g2bPEJjky7Y

Avec Georges Miu
http://youtube.com/watch?v=-Dqi6nNtnWI&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=pWG-5pnv4Kk&feature=related

https://www.youtube.com/watch?v=7vbvPhSNZT0

à 28.7.07  

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KLEZMER & KLEZMORIM par Henri Oppenheim (2004)

Le klezmer est la musique traditionnelle des juifs d’Europe de l’Est (ashkénazes), issue d’une culture yiddish presque entièrement disparue aujourd’hui. Bannie par les rabbins suite à la Destruction du Second Temple en l’an 70, la musique instrumentale a pourtant continué de se développer au cours des siècles, véhicule de l’âme juive, exutoire et remède aux grands malheurs. Son évolution est intimement liée au destin agité du peuple juif depuis l’exil de Palestine au début de l’ère chrétienne. Depuis trente ans, elle connaît un engouement populaire international jamais vu. Les premières traces de l’existence de groupes de musique instrumentale juive en Europe centrale remontent au XVe siècle. Fuyant l’Inquisition espagnole et les persécutions, la vie juive s’est progressivement déplacée vers l’est (Pologne, Ukraine, Roumanie) puis vers certains centres urbains du XIXe siècle (Constantinople, Odessa, Rovne, Kiev, Vilnius). Les musiciens juifs, amuseurs, animateurs de mariages, furent d’abord nommés leitzim et marshalik. Le terme klezmer - contraction des mots hébreux kely (instrument) et zemer (mélodie) - désigne avant tout l’instrument de musique, puis, à partir du XVIIIe siècle, celui qui en joue. Ce n’est que récemment, avec le « klezmer revival » américain qu’il s’est mis à désigner la musique elle-même. 'Un mariage sans klezmorim est pire qu’un enterrement sans larmes ' (proverbe yiddish) Les mariages étaient une des seules occasions de jouer de la musique instrumentale avec l’accord du rabbin, en dehors des fêtes de Succoth, Purim et Chanukah. Ils pouvaient durer plusieurs jours, et constituaient la première source de revenus des klezmorim. Hautement ritualisés, ils réunissaient tout le village et formaient le ciment des petites communautés, même (et surtout !) dans les périodes les plus sombres. Joyeux et frénétique pour encourager la fête et la danse, profond et poignant pour susciter l’écoute et la réflexion, l’orchestre (kapelye) soulignait l’ambivalence des sentiments des mariés et de leurs familles - sans doute juste reflet du rapport du peuple juif au monde et à Dieu. 'Si ma fille aînée épouse un tailleur, qui trouverai-je pour ma cadette ? Un musicien ?' La caste héréditaire des musiciens était généralement située au bas de l’échelle sociale. Pauvres, souvent peu éduqués et peu pratiquants, les klezmorim menaient une vie « dissolue » de voyages et de rencontres qui s’opposait à la stabilité du shtetl (village) et à l’autorité du rabbin. Par ailleurs, les événements traumatisants (épidémies, pogroms…) entraînaient souvent une radicalisation de la discipline religieuse et des restrictions supplémentaires pour les musiciens. De plus, les gouvernements locaux édictaient depuis le XVIe siècle des règlements discriminatoires arbitraires envers les juifs (nombre de musiciens, jours et instruments autorisés, péages, etc.) qui, s’ajoutant à l’antisémitisme ambiant et aux risques de la route, transformaient la vie des klezmorim en dangereux casse-tête. Au XIXe siècle, la condition des juifs en Europe de l’Est ne cessant de se détériorer, on assista aux premiers départs massifs vers la Palestine et l’Amérique, ce qui permit à la musique klezmer de survivre au tragique XXe siècle. En 1939 on estime que 5 000 klezmorim vivaient encore en Europe de l’Est. En 1924, environ deux millions et demi de juifs avaient atteint le « Nouveau Monde ». Dans ce nouvel environnement, le klezmer a pâti de la volonté d’intégration et, malgré quelques tentatives d’hybridation assez réussies avec le jazz, a amorcé son long déclin dans les années 30. Son retour en grâce dans les années 70 doit beaucoup au clarinettiste classique israélien Giora Feidman, et à la passion de jeunes musiciens américains (Andy Statman, Michael Alpert, Alan Bern, Henry Sapoznik) qui entreprirent de fouiller, archiver et rafraîchir le vieux répertoire. Mais l’explosion vint vraiment avec le succès sans précédent du disque « In the Fiddler’s House » qu’Itzhak Perlman enregistra en 1995 avec les plus grands groupes klezmer (Brave Old World, Klezmatics, etc.). La musique des klezmorim, tributaire de la seule tradition orale, a subi d’innombrables transformations dans le temps. Son succès aujourd’hui, (son caractère fédérateur), révèle la richesse de ses influences (musique de la synagogue, hassidique, tsigane, danses d’Europe centrale et gréco-turques, musiques populaires locales) et à l’action du filtre qualitatif des siècles. Le chant méditatif du cantor de la synagogue a déterminé la manière typique de « jouer juif », ses ornementations, ses modes mélodiques et ses effets quasi-vocaux entre larmes, rire, lamentation et ricanement. Les modes utilisés, même s’ils contiennent la signature du « son juif » (la fameuse seconde augmentée), n’ont pas forcément une origine juive. On les retrouve dans de nombreuses musiques européennes et orientales. C’est plutôt à sa nature homophonique (mélodie accompagnée), ses tournures mélodiques, son utilisation de gammes mineures dans les danses, ses cadences caractéristiques, rythmes, enchaînements de modes, structures en 3 à 5 sections clairement distinctes de blocs de seize mesures, et surtout au rôle du soliste, que la musique klezmer doit sa couleur si particulière. Au XIXe siècle, le violoniste, avec sa capacité d’expression si proche de la voix humaine, était le leader incontesté de l’orchestre. Il prenait en charge la plupart des mélodies et des improvisations. Son niveau de virtuosité déclenchait l’adoration du public, assurant le succès et la réputation de l’ensemble. La clarinette doit surtout son émergence à l’enrôlement forcé des juifs dans l’armée du Tsar sous le terrible règne de Nicolas I (1825-1855), qui fut paradoxalement un réel moyen d’éducation puis d’ascension sociale pour les klezmorim. De retour au shtetl, leur bagage musical avait bien changé, et la clarinette s’imposa, fournissant la plupart des grands noms du klezmer du XXe siècle : Dave Tarras, Naftule Brandwein, Giora Feidman. Inventé en 1852, l’accordéon est pour sa part un ajout de la fin du XIXe siècle... On peut affirmer que la musique klezmer contient une part essentielle de la mémoire des siècles de musique européenne et du Moyen-Orient. Elle incarne la résistance à la destruction et la persistance à travers le temps, les migrations et les traumatismes, de ce qu'on pourrait appeler les accents de l'âme juive. Elle perpétue un lien avec les générations qui nous ont précédés et que nous n'avons jamais connues.